Potabilité de l'eau : Normes de qualité et réglementation française

Mis à jour le
min reading
Potabilité de l'eau

La France dispose d'une réglementation sur l'eau potable du robinet et en bouteille parmi les plus strictes d'Europe, ce qui garantit que tous les citoyens ont accès à une eau potable du robinet ou en bouteille de haute qualité à un prix abordable. Le gouvernement français réglemente à la fois la sécurité (en termes de contamination microbiologique) et les conditions sanitaires (en termes décontamination chimique) dans l'eau potable française. Le Code de la santé publique établit des normes qui sont contrôlées par les Agences Régionales de Santé dans toute la France, garantissant une potabilité de l'eau satisfaisante au robinet et en bouteille.

Ces autres guides pourraient aussi vous intéresser :

Potabilité de l'eau et qualité microbiologique de l’eau du robinet

Homme buvant de l'eau

La qualité de l'eau du robinet peut être affectée par un certain nombre de facteurs, notamment la contamination par des produits chimiques ou des parasites.

Afin de maintenir des normes élevées, la France a développé un code spécifique pour les laboratoires de santé publique.

Ces normes garantissent que tous les échantillons d'eau du robinet soient analysés de manière approfondie et que des équipements spécialisés sont utilisés pour tester le contenu bactérien.

L'analyse est effectuée sur place par des techniciens qualifiés et l'analyse est répétable grâce à un contrôle constant des équipements et des réactifs.

La qualité de l'eau potable en France est contrôlée par les Agences Régionales de Santé qui non seulement réglementent la qualité microbiologique de l'eau du robinet mais contrôlent également la décontamination chimique selon les conditions sanitaires. Les Agences Régionales de Santé veillent à ce que les résultats de la surveillance soient mis à la disposition du public ainsi que des services de l'Etat. Les résultats des analyses de l'eau dans votre commune sont d'ailleurs disponibles ici

L'industrie de l'eau est soumise à ces normes et les États-Régions contrôlent leur application.

La contamination microbiologique de l'eau du robinet peut être effectuée par trois catégories de germes : les bactéries, les virus et les parasites. Il existe plusieurs méthodes pour identifier ces contaminants, telles que :

  • l'échantillonnage (prélèvement d'un échantillon) ;
  • la mise en culture (inoculation sur des échantillons spécifiques dans le but de faire pousser les bactéries) ;
  • l'analyse microbiologique (identification de marqueurs spécifiques).

Le Code de la santé publique en France garantit que tous les échantillons d'eau du robinet soient analysés de manière approfondie à l'aide de différentes techniques, y compris la mise en culture.

Qualité chimique de l'eau du robinet

La qualité chimique de l'eau potable est surveillée par les Agences régionales lorsqu'elle provient du robinet et des bouteilles d'eau. Cette décontamination chimique est très importante au regard des lois sur la santé publique. Un certain nombre de facteurs de risque entrent en jeu, tels que le niveau de chlore dans l'eau potable ou le niveau de dureté de l'eau ou de pH.

Les agences régionales travaillent en étroite collaboration avec les fournisseurs d'eau potable pour contrôler la qualité des produits chimiques utilisés dans le traitement de l'eau.

Demander une analyse de l'eau de mon robinetIl est tout à fait possible de demander une analyse de l'eau du robinet. Pour cela, il est nécessaire de contacter l'un des laboratoires agréés par le Ministère de la Santé pour le contrôle sanitaire de l'eau.

Les nitrates dans l’eau du robinet

Bien que les nitrates sont des agents reconnus comme contaminants et affecte donc la potabilité de l'eau. Le seuil limite de nitrate dans l'eau potable est défini par la directive européenne 98/83/CE et est situé en-dessous de 50 mg/L (milligrammes par litre). D'ailleurs, la France a pour objectif de réduire la concentration en nitrates de 50% en 2035. Depuis 2001, 98% des prélèvements sont conformes à l'objectif fixé en 2003.

Résultats des analyses d'eau potable en France : quantité de nitrates
Quantité de nitrates Population alimentée
En millions d'habitants En %
≤ 50 mg/L 65,38 99,2%
> 50 mg/L 0,56 0,8%

Source : Ministère de la Santé, analyses 2019

Voici certains groupes de personnes qui sont plus exposés aux nitrates :

  • les nourrissons de moins d'un an qui boivent davantage d'eau en bouteille car ils ne boivent pas encore d'eau pure du robinet ;
  • les femmes enceintes qui peuvent être exposées à des niveaux plus élevés de nitrates parce que leur système digestif est plus faible ;
  • les personnes ayant un système immunitaire affaibli ou d'autres maladies chroniques qui nécessitent un traitement avec des médicaments pouvant interagir avec les nitrates.

La qualité de l'eau potable est fréquemment contrôlée par les agences sanitaires nationales, qui peuvent effectuer certaines analyses pour détecter les nitrates. Elles communiquent ensuite les résultats aux parties concernées dans les plus brefs délais.

Les nitrates sont analysés à la sortie des installations d'eau potable ou directement au niveau du réseau de distribution public.

Les pesticides dans l’eau du robinet

Il n'est pas possible de quantifier précisément le risque lié à la présence de pesticides dans l'eau potable. Néanmoins, les Agences Régionales de Santé (ARS) travaillent avec les autorités les plus concernées pour s'assurer qu'elles sont conscientes des risques sanitaires potentiels liés à la contamination de l'eau du robinet par les pesticides.

Résultats des analyses d'eau potable en France : quantité de pesticides
Quantité de pesticides Population alimentée
En millions d'habitants En %
Quantité conforme 60,38 91,9%
Quantité non conforme 5,32 8,1%

Source : Ministère de la Santé, analyses 2019

Les analyses d'échantillons de routine effectuées par les patrouilles sanitaires montrent que des pesticides sont présents dans certaines réserves d'eau potable. C'est pour cette raison que l'État a mis en place un système de surveillance pour évaluer les sources et les concentrations de pollution par les pesticides ainsi que les traitements résiduels.

Il existe une méthode établie pour analyser les pesticides présents dans l'eau potable. Cette méthode a été contrôlée et validée selon les normes européennes, les guides officiels français et les règles d'assurance qualité analytique. Afin de réaliser une analyse de pesticides, l'organisme responsable de l'infrastructure de traitement de l'eau doit prélever un échantillon d'eau potable, qui est prélevé à la source ou juste avant qu'il ne pénètre dans le réseau de distribution.

L'agence régionale de santé analyse ensuite cet échantillon et informe le responsable de la surveillance des pesticides (l'État) si certains pesticides sont présents au-dessus de seuils spécifiques. La présence de ces substances signifie que l'eau est impropre à la consommation humaine.

Les pesticides sont analysés par des laboratoires qui ont été autorisés à le faire par l'État. À la demande de l'organisme responsable du traitement de l'eau, ces laboratoires analysent les échantillons prélevés selon une méthodologie spécifique impliquant une désinfection appropriée avant l'analyse.

L'arsenic dans l'eau du robinet

Depuis 2001, la France a fixé à 10 microgrammes par litre la concentration maximale admissible d'arsenic dans l'eau du robinet. Ce seuil protège la grande majorité de la population. Chaque année, près de 15.000 analyses sont effectuées en France pour détecter cet élément dans l'eau potable. En 2012, 99% des analyses étaient conformes.

La présence d'arsenic dans l'eau potable à des concentrations supérieures à la valeur maximale autorisée (10 μg/l) constitue un risque connu et inacceptable pour la santé humaine. Dès le XVIIIe siècle, Jussieu a démontré qu'il y avait un excès de cancers chez les personnes qui boivent de l'eau contaminée par l'arsenic.

L'État a entrepris de réduire progressivement ce risque en limitant sa présence dans l'eau potable. Depuis 2001, le seuil d'arsenic de 10 μg/l pour l'eau du robinet est applicable et avec lui une réelle amélioration par rapport à la réglementation précédente (50 μg/l).

Afin d'assurer le suivi de cette directive, l'Agence Régionale de Santé envoie chaque année un rapport standardisé sur l'arsenic pour chaque région au médecin-chef de la santé publique. L'État s'assure ainsi que les sources d'eau sont régulièrement contrôlées et qu'il existe une surveillance permanente de la contamination par l'arsenic.

Cadmium dans l'eau du robinet

Il n'existe pas de seuil de référence pour les concentrations de cadmium dans l'eau potable. C'est pourquoi l'État a choisi d'adopter une approche graduelle et de limiter sa présence dans l'eau potable par des mesures politiques de protection des eaux de surface et souterraines.

Parallèlement, l'État mène des recherches sur les moyens de prévenir ou de réduire la contamination par le cadmium afin d'appuyer la prise de décision pour fixer des limites qui ne constituent pas une menace pour la santé humaine. L'État s'engage à travailler avec toutes les parties concernées (opérateurs d'infrastructures de traitement de l'eau, associations de producteurs et de distributeurs d'eau en bouteille, collectivités locales) afin qu'elles puissent être associées à l'avancement de l'étude.

Chloroacétamides dans l'eau du robinet

Depuis 2006, les chloroacétamides sont interdits d'utilisation en tant que produits pharmaceutiques ou vétérinaires. Cette interdiction n'a pas eu d'impact sur l'eau potable, car au moment de sa mise en œuvre, les chloroacétamides n'étaient pas surveillés dans les eaux destinées à la consommation humaine.

Toutefois, leur présence est possible en raison de l'utilisation de produits contenant ces substances qui sont autorisés pour l'agriculture. Les domaines de recherche prioritaires comprennent le développement d'outils moléculaires qui permettront d'établir un lien clair entre leur présence et les activités agricoles.

L'État s'engage à travailler avec les différents acteurs concernés (industrie de traitement des eaux agricoles, opérateurs et associations de réseaux de distribution, autorités locales) pour établir ces liens et, le cas échéant, modifier les pratiques des agriculteurs. Il s'engage également à surveiller leur présence potentielle dans l'eau potable.

Perchlorates dans l'eau du robinet

Les perchlorates sont présents dans diverses sources, comme les engrais, les feux d'artifice et les insecticides. La principale façon dont ils pénètrent dans l'eau potable est par lixiviation (filtration verticale) des aquifères ou des eaux souterraines contaminées.

L'Union européenne (UE) a également adopté un niveau d'action de 15 µg/L pour les concentrations de perchlorate dans l'eau du robinet

En mars 2011, le ministre français de l'Écologie, du Développement durable et de l'Énergie a fixé à 4 µg/L la concentration maximale admissible de perchlorates dans l'eau potable afin d'assurer la protection des fœtus et des nourrissons de moins d'un an qui sont plus sensibles.

La dureté de l'eau affecte-t-elle la qualité de l'eau ?

La dureté de l'eau est la mesure des minéraux présents dans l'eau. Plus il y a de minéraux, plus l'eau est dure. Une concentration plus élevée de minéraux peut donner à l'eau potable un goût ou une odeur métallique. La dureté de l'eau varie en fonction de la quantité de calcium et de magnésium présente dans les différents types d'eau. Elle est mesurée en degrés (°dH). Plus il y a de minéraux, plus l'eau est dure.

La teneur en minéraux de l'eau du robinet peut être vérifiée à l'aide d'un compteur TDS (Total Dissolved Solids). Le ppm (parties par million) indique combien de milligrammes de sels minéraux sont présents dans un litre d'eau. Plus le ppm est élevé, plus l'eau est dure.

La dureté de l'eau n'a généralement pas d'impact direct sur la qualité de l'eau potable, mais elle peut en affecter le goût. Plus l'eau dure contient de minéraux, moins elle est agréable au goût pour certaines personnes. Cependant, les adoucisseurs d'eau contenant du chlore ou du chlorure de potassium peuvent la rendre plus agréable à boire.

L'eau du robinet en France est considérée comme "dure" lorsqu'elle contient 2°dH ou plus

La chloration peut-elle affecter la qualité de l'eau potable ?

Le chlore est largement utilisé pour traiter l'eau potable. Il sert deux objectifs principaux : la désinfection et l'oxydoréduction. Le chlore inhibe la croissance des micro-organismes, principalement en détruisant les parois cellulaires des bactéries. Il peut également protéger contre les virus, qui sont beaucoup plus petits que les bactéries. Le chlore n'est pas efficace contre certains types de parasites qui produisent des kystes (par exemple, le giardia).

Des études cliniques ont montré que le chlore détruit les bactéries nocives et autres micro-organismes qui peuvent provoquer des maladies transmises par l'eau.

Le chlore est généralement considéré comme un désinfectant très efficace, à quelques exceptions près, comme le cryptosporidium et d'autres parasites. 

En France, la concentration de chlore dans l'eau potable ne doit pas dépasser 0,2mg/L.

L'Union européenne a également adopté la concentration maximale de chlore dans l'eau potable à un niveau ne dépassant pas 0,1 mg/l depuis le 22 décembre 2013 pour tous les États membres de l'UE.

Potabilité de l'eau et normes de qualité de l'eau dans le monde

Il existe différentes normes dans le monde pour l'eau potable. L'une de ces normes est celle de la France, où l'eau ne peut contenir plus de 0,2 mg/L de chlore au maximum. L'Union européenne a également adopté une concentration de chlore dans l'eau potable ne dépassant pas 0,1 mg/L depuis le 22 décembre 2013.

L'Organisation mondiale de la santé (OMS) recommande de maintenir le taux de chlore à 0,5 mg/l maximum pour garantir la sécurité de l'eau potable.

À l'inverse, certains pays ont des normes très basses pour la qualité de l'eau potable, comme l'Indonésie, où la norme n'est que de 2 ppm (2 mg par litre), ou Israël, où elle est de 0.3 ppm (0,3 mg par litre).

Comment assurer la qualité de l'eau potable ?

Pour s'assurer que l'eau potable est sûre, il est important non seulement de se conformer aux normes de qualité de l'eau, mais aussi de prendre des mesures pour améliorer le processus de filtrage. La meilleure façon de filtrer l'eau potable est de le faire au niveau local en utilisant un filtre domestique spécialement conçu à cet effet. Il existe un grand nombre de marques et de types de filtres différents parmi lesquels vous pouvez choisir. Il est important que le système de traitement de l'eau domestique soit conforme aux normes suivantes:

  1. La date de première utilisation doit être clairement indiquée, car cela garantit que le filtre a été correctement contrôlé et approuvé avant de parvenir aux consommateurs ;
  2. Le système de traitement de l'eau à domicile doit être facilement démontable et ne pas contenir de matériaux nocifs tels que le caoutchouc EPDM ou du BPA (Bisphénol A) ;
  3. La cartouche utilisée doit être résistant aux substances agressives telles que le chlore, les pesticides ou le fluor ;
  4. La cartouche utilisée doit être aux normes en vigueur en matière de qualité et de potabilité de l'eau.
  5. Le système de traitement de l'eau à domicile doit être facile à installer et à entretenir.

Le plus important n'est pas l'endroit où vous vivez, mais plutôt le fait que vous buviez de l'eau d'une qualité approuvée pour la consommation humaine, et que l'eau que vous buvez est traitée avec un filtre domestique. Il est également important de vérifier que votre système domestique respecte toutes ces normes afin d'être sûr de son efficacité.