À Bordeaux, l'eau potable coûte 4,163 € TTC/m³ en août 20251. Alors que certaines collectivités privilégient une tarification progressive pour encourager les économies d’eau, Bordeaux a fait le choix d’un tarif unique. Concrètement, les usagers paient le même prix au mètre cube quelle que soit leur consommation. La collectivité présente cette décision comme une approche plus sociale et plus équitable de la tarification de l'eau.
L'eau du robinet à Bordeaux coûte 4,163 € TTC/m³. Il est fixé par la collectivité Bordeaux Métropole selon plusieurs critères qui sont :
Concrètement, dans les 4,163 € TTC/m³, 50 % représentent la part "distribution de l'eau" (soit 2,08 € TTC/m³), 34 % la part "assainissement et dépollution des eaux usées" (soit 1,42 € TTC/m³), et 16 % constituent les taxes et redevances (soit 0,67 € TTC/m³).
Avec un prix de 4,163 € TTC/m³, les bordelais bénéficient d'un tarif 11,24 % moins élevé que la moyenne française qui établie à 4,69 € TTC/m³2.
La régie de L’Eau Bordeaux Métropole a repensé sa tarification pour la rendre plus équitable et respectueuse de l’environnement. Après concertation avec les acteurs locaux et sur la base de données socio-démographiques, elle a :
Une aide sociale automatique sous forme de "chèque-eau", liée à la composition et aux revenus des foyers, vient également soutenir les ménages les plus modestes.
Cette réforme s’inscrit dans une démarche sociale, solidaire et écologique. Le chèque-eau vient en remplacement de l'ancien dispositif d'aide financière qui ne permettait pas d'attribuer automatiquement les fonds aux ménages concernés.
Cette tarification est dite sociale car elle prévoit une aide automatique versée aux ménages modestes en fonction de leurs revenus et de la composition du foyer, sans aucune démarche à effectuer. Environ 17 000 foyers pourraient en bénéficier.
Elle s’accompagne aussi d’une baisse des frais d’accès au service, passant de 50 € à 15 €, ce qui allège la facture des nouveaux abonnés, notamment les étudiants.
Avec ce système, chaque litre consommé a un impact direct sur la facture, ce qui valorise immédiatement les gestes de sobriété. À l’inverse, la tarification progressive repose sur des tranches de consommation globales, sans tenir compte de la composition des foyers : une famille nombreuse qui utilise l’eau de façon raisonnée se retrouve rapidement à payer les mètres cubes d'eau au tarif "plein pot" qu’une personne seule au comportement peu économe.
Ce mécanisme crée des inégalités et ne cible pas réellement les gros consommateurs. Le tarif unique, associé à un abonnement réduit, apparaît ainsi comme une solution plus lisible, plus équitable et plus incitative pour préserver la ressource.
Évolution du prix de l'eau à Bordeaux
Source : SISPEA⁴
€/m³
Au cours de la période 2015/2025, le tarif global de l’eau à Bordeaux (eau potable + assainissement) a progressé de 3,51 €/m³ à 4,16 €/m³, soit une hausse de l’ordre de 18,6 % environ.
Cette dynamique tarifaire s’explique par plusieurs facteurs. D’une part, les coûts liés à la production, au traitement, à la distribution de l’eau, et à la modernisation des réseaux se sont accrus (maintenance, renouvellement, conformité aux normes environnementales). La régie de l’eau de Bordeaux Métropole cite notamment la nécessité d’investissements pour garantir la qualité de la ressource et la performance du service.
D’autre part, une réforme tarifaire est intervenue au 1er janvier 2024 : la tarification progressive (avec tranches de consommation) a été remplacée par un tarif unique à la consommation. Au contraire, la part fixe (abonnement) a été réduite de 30 %5, ce qui modifie le découpage de la facture et peut entraîner des hausses pour certains profils de consommation.
Au final, la progression du prix de l’eau à Bordeaux entre 2015 et 2025 reflète un compromis entre la nécessité de financer des infrastructures et un souci d’accessibilité au service pour les usagers.
Comme partout en France, il n’est pas possible de choisir son distributeur d’eau. Le seul levier pour réduire sa facture est donc de maîtriser sa consommation. Pour y parvenir, quelques gestes simples sont efficaces : installer des réducteurs de débit, fermer le robinet lorsqu’il n’est pas utilisé, ou encore récupérer l’eau de pluie pour arroser les plantes et pour les usages non alimentaires.
Mais le point le plus important reste la lutte contre les fuites. Même minimes, elles peuvent représenter plusieurs centaines de litres gaspillés chaque jour. Au-delà du surcoût sur la facture, il s’agit aussi d’un véritable gâchis environnemental qu’il est essentiel d'éviter.