Filtres à eau du robinet : une réponse efficace face aux polluants invisibles


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Les filtres à eau domestiques permettent de réduire certains résidus présents dans l'eau du robinet, selon la technologie employée (charbon actif, osmose inverse, ultrafiltration, etc.). Ces appareils sont particulièrement intéressants dans les régions à forte activité agricole ou industrielle, qui présentent souvent davantage de risques de contamination diffuse.
Pourquoi installer un filtre à eau chez soi ?

Pour commencer, rappelons que l'eau du robinet est l’un des produits les plus surveillés en France. Chaque année, près de 320 000 prélèvements et plus de 18,5 millions d’analyses1 sont réalisés par les ARS et les gestionnaires de réseaux. Ces contrôles portent notamment sur des paramètres microbiologiques, physico-chimiques et radiologiques. L’objectif : garantir une eau conforme aux normes sanitaires, bien que certaines substances puissent subsister à l’état de traces. Alors, pourquoi filtrer une eau déjà potable ?
Parce qu'en dépit du suivi, du contrôle, et des traitements réalisés, certaines substances peuvent persister dans l’eau du robinet. Bien que leur concentration soit strictement encadrée par la réglementation et considérée comme sans risque pour la santé aux niveaux autorisés, leur présence peut entraîner des effets indésirables. C’est notamment le cas du chlore, utilisé comme désinfectant, qui peut altérer le goût de l’eau. La surveillance renforcée des PFAS, prévue pour janvier 2026, n'est pas encore pleinement en vigueur. Il reste donc difficile de garantir leur absence totale dans l’eau du robinet. La filtration de l’eau du robinet permet de limiter la présence de substances indésirables, même faiblement dosées.
Quels sont les éléments ciblés par les filtres à eau ?
Les éléments ciblés dépendent notamment du mode de filtration utilisé
Le chlore : un désinfectant qui a du goût
Le chlore est couramment utilisé pour désinfecter l'eau potable et éviter le développement de micro-organismes pathogènes dans le réseau. S'il est essentiel pour garantir la sécurité microbiologique, il altère souvent le goût et l'odeur de l'eau.
- Filtres efficaces : charbon actif (bloc ou granulaire), filtres à gravité, osmose inverse.
- Action : adsorption du chlore et des composés organochlorés, amélioration du goût et de l'odeur.
Les nitrates et nitrites : un héritage agricole
Les nitrates (NO₃⁻) proviennent majoritairement des engrais utilisés en agriculture. Ils peuvent s'infiltrer dans les nappes phréatiques et atteindre les réseaux d'eau potable, notamment dans les zones rurales ou viticoles. À fortes concentrations, ils peuvent poser un risque pour les nourrissons (syndrome du "bébé bleu") et sont strictement encadrés (50 mg/L maximum en France).
Les nitrites (NO₂⁻), quant à eux, sont des dérivés intermédiaires de la dégradation des nitrates. On les retrouve plus rarement dans l'eau, mais ils sont surveillés car plus toxiques à faible dose.
- Filtres efficaces : osmose inverse, résines échangeuses d’ions spécifiques (anti-nitrates).
- Filtres inefficaces : charbon actif, filtration gravitaire simple.
- Action : réduction électrochimique ou échange d’ions, élimination sélective des anions nitrates/nitrites.
Les métaux lourds : plomb, cuivre, mercure
Certaines canalisations anciennes peuvent encore contenir du plomb, tandis que des phénomènes de corrosion peuvent relarguer du cuivre ou du nickel dans l'eau. Ces métaux et métalloïdes toxiques peuvent s'accumuler dans l'organisme et présenter des risques neurologiques ou rénaux à long terme.
- Filtres efficaces : charbon actif à haute densité, osmose inverse, filtres à résine cationique ou KDF (alliage cuivre-zinc).
- Action : adsorption, précipitation ou échange ionique des ions métalliques.
Remarque : le plomb n'est pas toujours totalement éliminé, même après filtration de l'eau. En cas de suspicion, un diagnostic de réseau intérieur est à effectuer.
Polluants organiques et résidus médicamenteux
Les résidus pharmaceutiques, hormones, cosmétiques ou produits ménagers constituent une nouvelle famille de polluants dits “émergents”. Ils ne sont pas tous réglementés mais sont de plus en plus détectés dans les eaux de surface et parfois dans les réseaux. Ces molécules, souvent présentes à l'état de traces (nanogrammes ou microgrammes par litre), peuvent avoir des effets perturbateurs endocriniens.
- Filtres efficaces : charbon actif (adsorption moléculaire), osmose inverse.
Pesticides et herbicides : mauvais traitement pour nos sols
Les pesticides, fongicides et herbicides (comme l'atrazine ou le glyphosate) sont souvent retrouvés dans les zones agricoles intensives. Ces substances persistent longtemps dans l'environnement et peuvent contaminer les nappes souterraines, et in fine votre eau du robinet.
- Filtres efficaces : charbon actif (adsorption), osmose inverse.
- Action : élimination des molécules organiques et des sous-produits de dégradation (métabolites).
- Limite : la durée de vie du charbon dépend du volume filtré ; un remplacement régulier est nécessaire pour maintenir l'efficacité.
PFAS : les polluants dits éternels
Les PFAS (per- et polyfluoroalkylées) sont des composés chimiques synthétiques utilisés depuis les années 1950 (textiles, mousses anti-incendie, emballages alimentaires, poêles antiadhésives). Très persistants, ils s'accumulent dans les organismes et sont suspectés d'effets hormonaux, immunitaires et cancérigènes... Un cocktail bien nocif !
- Filtres efficaces : osmose inverse (élimination >90 %), charbon actif haute performance.
- Filtres inefficaces : gravitaires simples sans cartouche spécifique.
- Action : adsorption moléculaire et rétention physique selon la taille des chaînes carbonées.
Bactéries, virus et micro-organismes
Même si l'eau du robinet est désinfectée, certaines contaminations accidentelles peuvent survenir (rupture de réseau, biofilm, stagnation). Des filtres à très fine porosité (≤ 0,1 µm) ou à membrane permettent de retenir ces agents microbiologiques.
- Filtres efficaces : ultrafiltration, microfiltration céramique, osmose inverse, filtres à gravité de type Berkey.
- Action : barrière physique (filtration mécanique).
- Précaution : un entretien régulier est indispensable pour éviter la prolifération bactérienne à l'intérieur du filtre.
Quels polluants se cachent dans l'eau du robinet chez vous ?
Retrouvez la liste des indicateurs analysés ainsi que les taux relevés dans votre réseau d'eau sur notre annuaire des communes.
Les filtres à eau sont-ils vraiment efficaces ?
Privilégier les appareils détenant la certification NF
Entre billes de céramique, embout de robinet et graines de Moringa, nombreuses sont les solutions "100 % naturelles" que l'on peut trouver sur le net pour filtrer l'eau du robinet. Si leur utilisation s'avère pratique, leur capacité à éliminer les polluants et autres résidus dans l'eau du robinet reste néanmoins limitée, et surtout non prouvée.
Comme pour tout, il n'est pas possible ici d'assurer que 100 % des filtres à eau proposés sur le marché sont efficaces. Néanmoins, certaines marques sont certifiés NF (France) ou NSF/ANSI (États-Unis), gages de sécurité et de performance vérifiée.
L'unité de mesure du Log pour connaître l'efficacité de filtration
La mesure en "log" est utilisée pour exprimer l’efficacité d’un système de filtration, notamment dans le traitement de l’eau. Elle indique combien de fois la concentration d’un contaminant a été réduite, en utilisant une échelle logarithmique. Concrètement :
- Une réduction de 1 log correspond à une élimination de 90 % des micro-organismes ou particules ;
- Une réduction de 2 log correspond à une élimination de 99 % des micro-organismes ou particules % ;
- Une réduction de 3 log correspond à une élimination de 99,9 % des micro-organismes ou particules, et ainsi de suite.
Chaque niveau supplémentaire divise par dix la quantité restante de contaminants. Par exemple, si l’eau contient un million de bactéries (10⁶), un filtre avec une réduction de 3 log laissera environ mille bactéries (10³).
Cette mesure est utile pour comparer les performances des différents systèmes de filtration. Elle permet d'évaluer leur capacité à éliminer les agents pathogènes comme les virus, bactéries, etc.
Comparaison des deux systèmes
| Critère | Osmoseur | Filtre à gravité (ex. Berkey) |
|---|---|---|
| Emplacement | Installation sous l'évier et raccordé au réseau (par l'usager ou un professionnel) | Pose sur le plan de travail |
| Mobilité | Appareil fixe, raccordé à l'arrivée d'eau | Appareil nomade, pas de raccordement nécessaire (fonctionne sans courant ni pression) |
| Source d'énergie utilisée | Pression de l'eau du robinet ou électricité | Filtration gravitaire |
| Vitesse de filtration | Dépend du modèle 9–12 L/h (modèles BWT, Aquantis) | Pour les modèles Berkey, une cuve complète est filtrée 1 heure en moyenne. |
| Capacité de stockage | Dépend du modèle Réservoir standard entre 7 et 12 L | Dépend du modèle 12,3 litres pour le Royal Berkey |
| Débit de filtration | -- | Dépend du modèle 15,1 litres par heure avec deux filtres, 30 litres par heure avec 4 filtres |
| Rejet d'eau | Dépend du modèle Environ 35% d'eau rejetée | |
| Qualité de la filtration | Dépend du modèle Très élevée (virus, bactéries, PFAS, métaux lourds, etc.) | Dépend du modèle Très élevée (virus, bactéries, PFAS, métaux lourds, etc.) |
| Prix à l'achat | Dépend du modèle Entre 200 € et 600 € en moyenne | Dépend du modèle Entre 300€ et 550 euros en moyenne |
| Maintenance et frais | Remplacement de membrane et cartouches 1–2/an | Remplacement des filtres tous les 1 ou deux ans en moyenne. Les filtres à eau Black Berkey sont conçus pour filtrer et purifier environ 11 350 litres d’eau. |
| Pour qui ? | Pour ceux qui souhaitent brancher le système directement à l'arrivée d'eau pour plus de simplicité au quotidien | Pour ceux qui cherchent une solution nomade et sans électricité, ou pour ceux qui cherchent une solution en situation d'urgence, |
Sources : fontaines-a-gravite.com, Berkey France, NuWater, ecosoft. Les caractéristiques peuvent varier selon les modèles ; ce tableau présente une synthèse des données issues de nos sources. Informations données à titre indicatif.
Les foyers avec des besoins importants en eau filtrée, par exemple pour la préparation des repas ou les familles nombreuses nécessitera un filtre à haut débit, souvent fixe, comme un osmoseur sous évier. Pour un usage ponctuel, en déplacement ou en logement secondaire, le filtre à gravité nomade est le plus pratique (par exemple ceux de la marque Berkey).
Quel que soit le système choisi, l’entretien est indispensable pour garantir la qualité de l’eau filtrée. Les deux systèmes (système de filtration par osmose et système de filtration par gravité) coûtent relativement le même prix, entre 200 euros et 600 euros2. Le nettoyage des filtres doit être régulier, notamment dans les régions où l'eau est dite "dure" (dans ce cas, prévoir un nettoyage des filtres mensuel).
Les filtres à gravité, comme les systèmes Berkey, conviennent aux personnes cherchant une solution autonome, sans électricité et efficace sur de nombreux polluants, notamment les bactéries, virus, métaux lourds ou résidus organiques.
Leur principal inconvénient reste un débit plus lent et une capacité variable selon les cartouches, ce qui les rend moins pratiques pour un usage intensif (cuisine familiale, préparation de grandes quantités). Certaines substances, comme les nitrates, fluorures ou PFAS, ne sont éliminées que partiellement selon les modèles.
Que dit la réglementation?
En France, les dispositifs de traitement de l’eau potable, comme les filtres domestiques ou les carafes filtrantes, sont encadrés par un cadre réglementaire défini notamment par le décret n°2007‑49 du 11 janvier 2007. Ce texte vise à garantir la sécurité sanitaire des produits et des procédés de traitement utilisés pour l’eau destinée à la consommation humaine (EDCH).
Aussi, tout matériau ou équipement en contact avec cette eau doit obligatoirement disposer d’une Attestation de Conformité Sanitaire (ACS). Cette attestation est délivrée par un laboratoire agréé. L’ACS atteste que le matériau est compatible avec l’eau potable.
D'autres normes viennent encadrer plus précisément certains dispositifs.
- La norme NF EN 17093 (2018) définit les exigences spécifiques applicables aux carafes filtrantes non raccordées, notamment en matière de performance et de sécurité microbiologique.
- La certification NF 406, délivrée par le CSTB repose sur plusieurs référentiels (dont NF EN 17093 et NF EN 973/A1), et impose des audits et tests réguliers pour garantir la fiabilité des produits certifiés.
- La directive européenne (UE) 2020/2184, entrée en vigueur en janvier 2023, harmonise au niveau européen les exigences de qualité de l’eau potable et introduit de nouveaux paramètres comme les PFAS ou les microplastiques.
- Sources :
- 1 Ministère de la Santé – Bilan de la qualité de l’eau potable : Le contrôle de la qualité de l’eau du robinet